L’IFPRI lance son Rapport 2018 sur les Politiques Alimentaires Mondiales à Dakar

L’IFPRI LANCE SON RAPPORT 2018 SUR LES POLITIQUES ALIMENTAIRES MONDIALES à DAKAR

by IFPRI | 27 June 2018

L’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) a publié le 21 Juin dernier, son rapport 2018 sur les Politiques Alimentaires Mondiales. Protectionnisme commercial, fermeture de frontières, baisse des investissements dans l’agriculture, etc. étaient les points discutés lors du lancement du rapport 2018 de l’IFPRI à Dakar.

Cette rencontre de haut niveau a été présidée par Dr Shenggen Fan, Directeur Général de l’IFPRI , en présence du Dr. Ousmane Badiane, le Directeur Afriquede l’IFPRI. Ont aussi répondu présent : le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dr. Dogo Seck, des représentants de la direction du Commerce Intérieur, du Bureau Régional du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et des médias.

Dans sa présentation, Dr. Fan a expliqué que le rapport 2018 traitait des politiques alimentaires dans le monde en mettant l’accent sur le sentiment d’antimondialisation, en particulier du possible retour du protectionnisme commercial, la fermeture des frontières, les difficultés pour mettre en œuvre les politiques agricoles. A son avis , ces pratiques, risquent, de ralentir les progrès vers l’atteinte des ODD, d’une croissance économique plus forte et de l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Dr. Fan a lors de la présentation, souligné que l’expérience a prouvé que le commerce joue un rôle essentiel pour nourrir une population mondiale croissante compte tenu de la répartition inégale des terres et des ressources agricoles. Il a rappelé que la grande ouverture du commerce, au début du XIXe siècle, avait permis de réduire le coût moyen des aliments dans le monde et d’élargir l’accès à des paniers alimentaires diversifiés. À l’inverse, poursuit M. Fan, les obstacles au commerce entraînent la hausse des prix dans les pays pauvres en terres arables, la chute des prix alimentaires dans les pays où elles abondent, et la baisse des revenus réels dans les deux cas. Les risques associés à l’ouverture du commerce, à savoir la hausse des inégalités, les effets sur la santé, les dépenses énergétiques accrues et les dégâts écologiques, doivent- à son avis- être contrés par des politiques qui ciblent directement la source du problème au lieu de mettre un frein au commerce. Dr Shenggen Fan est d’avis que le commerce peut aider à résoudre la pression sur les ressources naturelles, contribuer à la sécurité alimentaire, et à l’amélioration de la nutrition.

Prenant la parole, Dr. Ousmane Badiane, Directeur Afrique de l’IFPRI a évoqué une baisse des investissements dans le secteur de l’agriculture en Afrique ces cinq dernières années. Dans sa présentation, ce dernier, soutient que l’Afrique a connu deux décennies de croissance solide non sans préciser qu’il y a quelque part était noté un essoufflement.  Il confie qu’entre 2012 et 2017, les investissements dans l’agriculture en Afrique ont baissé passant de 11 à 5%. Le Directeur Afrique de l’IFPRI  prédit que si rien n’est fait, l’agriculture s’acheminerai vers un déclin. Comme recommandation, il a appelé à investir davantage dans ce secteur à grande valeur ajoutée.

Un des participants au panel, Dr. Dogo Seck, Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture du Sénégal , dans sa communication est revenu sur les importants investissements consentis par le gouvernement depuis 2012. Selon M. Seck, le Sénégal a même dépassé l’engagement pris en 2014 à Maputo de consacrer au moins 10% des dépenses publiques à l’agriculture. Il affirme que les investissements dans l’agriculture et l’élevage dépassent l’engagement de Malabo. Le Sénégal, dit-il est à 11%. Il estime que ce pourcentage ne tient pas compte des investissements faits par le secteur privé, le secteur bancaire notamment la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAs) et les producteurs.

Dans la même lancée, M. Wade de la direction du Commerce Intérieur a longuement exposé sur  la politique de contrôle et de supervision des produits consommés au Sénégal. Il a informé que la Direction du Commerce intérieur disposait par ailleurs  de laboratoires de pointe pour assumer pleinement cette mission.

Au cours de la rencontre, des représentants du CILSS, du World Food programme ont à leur tour, pris la parole pour saluer le lancement et la portée des conclusions de ce rapport. Suivre les autres lancements ici