Dernièrement, beaucoup d’encre et de salive a coulé sur les liens entre les conflits et la faim les conflits et la faim. Cet élan s’explique : près de 65 % des personnes exposées à une grave insécurité alimentaire dans le monde vivent dans des pays touchés par des conflits. En général, le lien entre les conflits et la faim est établi à travers deux affirmations. Premièrement, les conflits engendrent la faim. Cette affirmation est étayée par tant de preuves qu’en 2018, les Nations Unies ont adopté la Résolution 2417 reconnaissant les effets directs des conflits armés sur l’insécurité alimentaire et condamné fermement l'utilisation de la famine comme arme de guerre contre des civils, dans les situations de conflit. La deuxième affirmation est que la faim contribue aux conflits. Le soutien à cette affirmation est soit anecdotique ou vague ; une causalité claire n’a pas encore été établie. Des études identifient des liens entre les facteurs de privation tels que les chocs des prix alimentaires, le faible revenu par habitant, la stagnation et le déclin économiques, l’inégalité des revenus élevée et la faible croissance de la production alimentaire par habitant, d’une part, et les conflits civils violents, d'autre part. Il est important de pousser la réflexion sur ce lien, mais la faim cause de nombreux dégâts même sans qu’il soit établi qu’elle contribue au conflit.
Comme il est bien établi que les conflits engendrent la faim, les voies reliant les conflits à la faim passent nécessairement par les systèmes alimentaires. Mais comment ? Comment les conflits engendrent-ils exactement la faim à travers leur impact sur les systèmes alimentaires ? Par quels processus et mécanismes cette situation se produit-elle ?
Une expérience de représentant du programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et directeur du bureau pays de l’Éthiopie, entre 2018 et 2021 – une période marquée par d’importantes perturbations des systèmes alimentaires du pays, induites par les conflits – m’a permis de déceler au moins six canaux par lesquels les conflits engendrent la faim, à travers les systèmes alimentaires. Ces canaux témoignent de la complexité et de la diversité des effets perturbateurs des conflits sur les systèmes alimentaires, allant de la destruction des infrastructures à l’érosion de la confiance entre les principaux acteurs de la production et de la distribution alimentaires. Un programme de recherche ciblant ces canaux – qui conduisent tous à des pénuries de denrées alimentaires et à la faim – peut mettre en lumière les perturbations systémiques créées par les conflits et leurs coûts en vies humaines et contribuer à trouver des moyens d’atténuer les effets de ces perturbations. Ces six canaux sont présentés ci-dessous, accompagnés d’un programme de recherche permettant d’analyser et de traiter ces problèmes majeurs.
Six canaux à travers lesquels les conflits génèrent la faim
- Les conflits transforment brusquement des producteurs ruraux autonomes en consommateurs urbains dépendants.
De nombreuses guerres se déroulent essentiellement dans les zones rurales, provoquant la fuite d’un grand nombre d’agriculteurs, d’éleveurs et de commerçants qui quittent leurs maisons et leurs communautés, généralement dans le cadre d’un mouvement plus large de déplacement, pour se rendre dans la grande agglomération la plus proche, dans l’espoir d’y trouver la sécurité, un abri et l’accès aux services. Soudain, de petites villes qui n’apparaissent même pas sur les cartes doivent abriter des milliers de personnes. Malgré la stupéfiante générosité des communautés locales, ces énormes affluences inattendues ne sont jamais entièrement absorbées et prises en charge. De graves difficultés apparaissent presque immédiatement dans ces nouveaux sites « urbains » – comme ce fut le cas en août 2021 pendant la guerre de 2020 – 2022 dans le nord de l’Éthiopie, lorsque les personnes déplacées ont convergé vers Chifra, dans la région d’Afar. La faim devient un problème majeur, en raison des pénuries alimentaires et de la flambée des prix des denrées alimentaires. L’urbanisation est une tendance mondiale, ce qui signifie que la consommation alimentaire augmente dans les zones urbaines. Cependant, ce type de hausse brutale de la consommation alimentaire urbaine, induite par les conflits, représente une accélération vertigineuse de ce processus, entrainant comme corollaire la faim immédiate et les graines de la faim future semées dans les champs abandonnés qu’elle laisse derrière elle.
- Les conflits détruisent les relations de confiance qui sous-tendent les interactions des chaînes de valeur agroalimentaires et le commerce des denrées alimentaires. Lorsqu’un conflit éclate, chacun peut évoquer la raison de force majeure, irréfutable en cas de non-respect des accords commerciaux établis. Les relations de négociation de longue date entre vendeurs et acheteurs sont perturbées ou complètement bouleversées, ce qui sape la confiance sur laquelle reposent les transactions portant sur les produits alimentaires et conduit à des ruptures de contrat répétées, explicites et implicites. Les conflits fragmentent également la saisonnalité des prix des denrées alimentaires. Les perturbations des fluctuations annuelles normales des prix affaiblissent l’incitation vitale au stockage privé des denrées alimentaires, déstabilisant les accords complexes fondés sur la confiance qui régissent cette dimension centrale des systèmes alimentaires. Les stocks alimentaires locaux s’assèchent, le commerce ouvert diminue, des pénuries apparaissent, les prix augmentent. La faim sévit.
- Les conflits créent toujours des marchés noirs pour les denrées alimentaires. Du fait des pénuries créées par la perturbation des relations et des réseaux sur les marchés alimentaires, toute personne capable d’acquérir, de stocker et de transporter de la nourriture avec une certaine prévisibilité gagne beaucoup d’argent pendant les conflits. Certains peuvent même franchir les barrages les plus étroits. Il n’est pas surprenant que ces personnes soient souvent des chefs militaires ou leurs proches collaborateurs qui n’accordent pas forcément la priorité aux préoccupations humanitaires. Ainsi, les incitations importantes à prendre des décisions qui augmentent les disponibilités alimentaires sont, au mieux, affaiblies. Les pénuries persistent et s’intensifient. Les prix montent en flèche. La faim sévit.
- Les conflits permettent aux responsables de sécurité, dispersés et anonymes, de devenir les principaux décideurs en ce qui concerne les systèmes alimentaires. Les exemples sont innombrables. Pensez aux officiers armés en alerte aux points de contrôle situés près de la ligne de front d’un conflit. Prenons le cas du poste de contrôle de Serdo en 2021, au plus fort de la guerre au nord de l’Éthiopie. Serdo se trouve à environ 40 kilomètres de Semera, la capitale de la région Afar, sur la route principale menant à Abala, à la frontière avec la région voisine du Tigré. En inspectant la progression d’un convoi du PAM en route vers Abala, j’ai pu constater par moi-même que ces officiers de Serdo étaient les seuls interlocuteurs valables du chef de convoi qui cherchait à faire passer une colonne de camions chargés de produits alimentaires destinés à être servis ou vendus aux personnes capturées du côté tigréen de la ligne de démarcation. Pour ces officiers, seul l’avis du local comptait. Et pour ce commandant local, faciliter le mouvement des produits alimentaires à travers la ligne de front était clairement une tâche indésirable qui s’ajoute à des responsabilités déjà lourdes et compliquées. Cette situation inéluctable sur le terrain a effectivement causé l’annulation de l’accord durement négocié entre le PAM et les autorités nationales et régionales pour permettre le passage des produits alimentaires par le poste de contrôle. Les vivres n’ont donc pas été acheminés. Les pénuries ont persisté. La faim a continué de sévir.
- Les conflits perturbent les « fonctions de transformation » qui relient l’offre et la demande de denrées alimentaires. La demande alimentaire incessante s’accompagne d’un besoin de transformation alimentaire, précisément, de transport, de stockage et de transformation des aliments, ainsi que d’un accès au financement et à l’assurance pour faciliter le processus. Indépendamment de son échelle ou de son étendue, chaque système alimentaire comporte des sites et des zones de transformation de produits alimentaires concentrés. Compte tenu de leur valeur stratégique, les belligérants se livrent invariablement à une lutte acharnée pour le contrôle de ces zones. Elles peuvent consister en une route unique entièrement asphaltée qui relie deux grandes villes dans une zone contestée – une route que les transporteurs de denrées alimentaires empruntent régulièrement. Elles peuvent être une ville où se trouve le seul dépôt de carburant dans un rayon de 200 km, et donc une ville où de nombreux moulins à céréales de taille moyenne sont installés. Il peut s’agir de la ville principale sur la longue route, point névralgique reliant la frontière à la capitale – la ville qui dispose d’une alimentation électrique et d’une connexion internet fiables et qui abrite donc une base de commandement de l’armée régionale, mais aussi la ville où les transporteurs positionnent leurs flottes et qui possède une grande capacité d’entreposage. Compte tenu de ces facteurs essentiels à la fois pour la transformation alimentaire et pour la capacité stratégique militaire, à chaque reprise des combats, le processus de la transformation est paralysé. Les pénuries persistent. La faim sévit.
- Les conflits risquent d’obscurcir la prise de décision humanitaire et d’affaiblir le système alimentaire humanitaire. Malgré l’impact majeur des efforts humanitaires à l’échelle mondiale, des défis subsistent quant à l’appréhension de la complexité des dynamiques en contexte de conflit. Une analyse récente de la politique de l’aide humanitaire met en exergue la vulnérabilité du système humanitaire – dont l’aide alimentaire est le cœur – aux pressions et divisions politiques qui accompagnent souvent les conflits. Comme je le décris dans mon livre de 2022, At the Center of the World in Ethiopia, les efforts humanitaires sont parfois influencés par ces lignes de fracture, ce qui entraîne des retards, des signaux contradictoires et des complications supplémentaires qui affectent l’acheminement de l’aide vitale. Dans les situations de conflit, la rapidité, la précision et la coordination habituelles des réponses humanitaires sont plus difficiles à réaliser, car les décisions des représentants locaux peuvent être influencées ou annulées par des pressions extérieures. Il en résulte souvent des pénuries persistantes et des besoins non satisfaits, laissant de nombreuses personnes vulnérables sans soutien adéquat.
Les canaux par lesquels les conflits engendrent la faim : un programme de recherche
Pour affaiblir ou rompre cette relation néfaste et réduire l’ampleur et l’intensité des souffrances provoquées par les conflits, ces six canaux par lesquels les conflits engendrent la faim à travers les systèmes alimentaires doivent être pris en charge. Ils soulignent également l’importance d’un programme de recherche – « Rompre les liens entre les conflits et la faim » – actuellement mené par l’IFPRI et ses partenaires, et qui vise à identifier les différents mécanismes par lesquels les conflits détruisent les systèmes alimentaires, les conditions dans lesquelles la résilience pourrait émerger et les stratégies nécessaires permettant de maintenir la sécurité alimentaire en cas de perturbation, et ainsi affaiblir ou même rompre les liens entre les conflits et la faim. Les six canaux impliquent six thèmes de recherche comportant plusieurs questions qui, même si elles ne sont pas nécessairement nouvelles, prises isolément, n’ont pas encore été examinées en commun :
Transition rurale-urbaine et résilience du système alimentaire
Ce thème s’intéresse au double rôle de l’affluence vers les villes, à la fois facteurs de stress et opportunités pour l’innovation dans les systèmes alimentaires, et à la manière dont les populations déplacées redéfinissent les modèles de consommation alimentaire et les flux de ressources dans les communautés d’accueil. Les impacts de l’abandon des terres en zone rurale et les conséquences économiques, sociales et agricoles qui en découlent sont également au centre des préoccupations. Les questions à étudier sont les suivantes :
- Comment les modèles d’urbanisation induits par les conflits remodèlent-ils les dépendances au système alimentaire, et quelles sont les implications pour la reconstruction des économies alimentaires rurales après un conflit ?
- Peut-on prédire le seuil de résilience des petites villes inondées de populations déplacées et comment les systèmes alimentaires s’adaptent-ils à une telle perturbation ?
- Quelles sont les capacités agricoles ou entrepreneuriales latentes des populations rurales déplacées et comment les exploiter pour renforcer les systèmes alimentaires locaux ?
Dynamique de la confiance dans le commerce alimentaire
Pour reconstruire ces mécanismes après un conflit, l’accent est mis ici sur les dispositifs adaptatifs relatifs à la confiance, qui permettent au commerce alimentaire de se maintenir dans les zones de conflit, même en l’absence de contrats exécutoires, et sur le potentiel d’outils novateurs tels que les technologies numériques. Il s’agit notamment d’examiner la manière dont les perturbations affectent les structures de marché informelles et le stockage privé des denrées alimentaires, et d’étudier la résilience des systèmes alimentaires locaux pendant les crises. Les questions à étudier sont les suivantes :
- Quels sont les mécanismes sur lesquels repose la confiance, qui permettent au commerce alimentaire de perdurer en l’absence de contrats exécutoires, et comment évoluent-ils pendant et après un conflit ?
- Comment la perte de la confiance affecte-t-elle les structures du marché informel dans le commerce alimentaire et quels mécanismes alternatifs émergent pour stabiliser l’accès aux denrées alimentaires ?
- Les outils numériques peuvent-ils atténuer l’érosion de la confiance et assurer la transparence dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire fragmentées en période de conflit ?
Marchés noirs et accès aux produits alimentaires
Ce thème examine l’émergence, le fonctionnement et la gouvernance des marchés noirs des produits alimentaires pendant les conflits, en mettant l’accent sur la compréhension de leur double rôle dans la stabilisation de l’accès aux produits alimentaires tout en perpétuant les inégalités et les pénuries. Il explore également la dynamique économique et sociale des marchés noirs et les stratégies permettant de tirer parti de leur efficacité tout en réduisant l’exploitation. Les questions à étudier sont les suivantes :
- Comment les marchés noirs des produits alimentaires assimilent-ils et remodèlent-ils les systèmes alimentaires formels pendant les conflits, et quelles structures de gouvernance les soutiennent ou les démantèlent ?
- Dans quelle mesure les marchés noirs stabilisent-ils la faim ou perpétuent-ils les inégalités et les pénuries alimentaires dans les situations de conflit ?
- Pouvons-nous identifier les points de basculement où l’activité du marché noir passe de la survie à l’exploitation, et comment les interventions peuvent-elles cibler ces changements ?
Les acteurs de la sécurité, gardiens du système alimentaire
Les règles implicites, les hiérarchies de pouvoir et les processus de prise de décision des acteurs de la sécurité dans les zones de conflit sont au cœur de ce thème. Une attention particulière devrait être accordée à la manière dont ces acteurs façonnent l’accès et la distribution de produits alimentaires, la militarisation des systèmes alimentaires et la manière dont les acteurs humanitaires peuvent gérer efficacement cette dynamique pour améliorer les résultats. Les questions à étudier sont les suivantes :
- Quelles sont les règles implicites et les motivations qui régissent les décisions des acteurs de la sécurité concernant la circulation des produits alimentaires dans les zones de conflit, et comment ces règles et motivations influencent-elles l’accès et la distribution ?
- Comment la militarisation des systèmes alimentaires dans les situations de conflit affecte-t-elle les dynamiques de pouvoir entre les acteurs aux niveaux local et central, et quelles sont les possibilités pour les acteurs humanitaires de jouer un rôle de médiateur dans ces dynamiques ?
- Existe-t-il des précédents historiques où les acteurs de la sécurité ont facilité plutôt qu’entravé l’accès aux produits alimentaires pendant les conflits, et que nous enseignent ces cas ?
Conflits et fonctions des systèmes alimentaires
Ce thème s’intéresse aux infrastructures résilientes aux conflits et aux stratégies d’adaptation permettant de maintenir les fonctions critiques du système alimentaire, en mettant l’accent sur des solutions localisées et sensibles au genre. Il examine la manière dont les perturbations de la chaîne d’approvisionnement affectent les schémas de travail et les dynamiques de genre, et étudie la faisabilité de la mise en place d’infrastructures adaptées aux conflits, telles que les unités de traitement mobiles ou les centres de transformation décentralisés. Les questions à étudier sont les suivantes :
- Quelles sont les configurations spatiales des conflits qui présagent les impacts les plus perturbateurs sur les fonctions de transformation alimentaire, et comment les systèmes peuvent-ils être reconfigurés pour anticiper et résister à ces impacts ?
- Les centres de transformation décentralisés (par exemple, les unités de transformation mobiles) peuvent-ils créer de la résilience dans les systèmes alimentaires touchés par les conflits ?
- Quel est l’impact des perturbations de la chaîne d’approvisionnement sur les dynamiques de genre et les modèles de travail dans les activités de transformation du système alimentaire, dans les zones de conflit ?
Prise de décision dans le domaine humanitaire et systèmes alimentaires
Ce thème étudie l’interaction entre les prédispositions politiques, les dynamiques organisationnelles et les outils avancés de l’élaboration des réponses alimentaires humanitaires dans des conditions d’incertitude extrême. Il s’intéresse également la manière dont les idées préconçues cognitives et organisationnelles entravent la prise de décision et le mode par lequel des outils tels que l’analyse prédictive peuvent transformer les opérations humanitaires. Les questions à étudier sont les suivantes :
- Comment les allégeances et les prédispositions politiques façonnent-elles l’allocation des ressources au sein des systèmes alimentaires humanitaires, et quels contrepoids peuvent garantir l’impartialité ?
- Quelles sont les partialités cognitives et organisationnelles qui empêchent la prise de décision rapide et efficace dans le domaine des systèmes alimentaires humanitaires pendant les conflits ?
- L’analyse prédictive et les outils pilotés par l’intelligence artificielle peuvent-ils transformer les opérations du système alimentaire humanitaire, en particulier dans des conditions d’incertitude extrême ?
Questions transversales
Les questions transversales du programme de recherche concernent quatre domaines :
- Adaptation systémique : Quels sont les éléments des systèmes alimentaires qui sont intrinsèquement résilients aux conflits et comment les renforcer pour atténuer la faim ?
- Boucles de rétroaction : Comment, dans un contexte de conflit, les perturbations des systèmes alimentaires créent-elles des effets en cascade dans les domaines économique, social et politique, et comment ces boucles de rétroaction peuvent-elles être identifiées et interrompues ?
- Les conflits, un facteur d’innovation : Existe-t-il des cas où des défis liés à des conflits ont conduit à des innovations transformatrices dans les systèmes alimentaires, et quelles sont les conditions qui ont rendu cette situation possible ?
- Gouvernance éthique : Comment concevoir les structures de gouvernance pour garantir une gestion éthique et efficace des systèmes alimentaires dans les situations de conflit, en équilibrant le pouvoir et la responsabilité ?
En tout point, les canaux engendrant la fin à partir des conflits révèlent une vérité cruciale : Les systèmes alimentaires sont profondément touchés par les conflits et la prise en charge de ses impacts est vitale. Ce programme de recherche souligne la nécessité de découvrir les innombrables façons complexes dont les conflits perturbent les systèmes alimentaires, aggravent les vulnérabilités et maintiennent la faim. Les réponses à ces questions mettront en lumière les mécanismes qui alimentent ces dynamiques, fournissant une base pour les interventions qui peuvent briser ces cycles et créer des systèmes alimentaires capables de résister aux effets les plus sévères des conflits et de s’en remettre. Ce programme de recherche a des implications très importantes pour notre monde, compte tenu du fait que, malheureusement, le nombre de conflits se multiplie.
Steven Were Omamo est le directeur de l’Unité stratégies de développement et gouvernance de l’IFPRI et directeur par intérim de l'IFPRI pour l'Afrique. Les opinions sont celles de l’auteur.