IFPRI Afrique au sommet de haut niveau de la BAD

IFPRI AFRIQUE AU SOMMET DE HAUT NIVEAU DE LA BAD

by IFPRI | 2 November 2015

Du 21 au 23 octobre 2015, au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) à Dakar, République du Sénégal, la Banque Africaine de Développement (BAD) a organisé un Sommet de haut niveau sur la transformation de l'agriculture africaine. Cet évènement était le premier du genre à réunir chercheurs, Premiers Ministres, ministres de l'agriculture  mais aussi  de l'économie, de jeunes entrepreuneurs, des gouverneurs de Banque Centrale, ou encore des professionnels issus du monde la finance.

L'objectif affiché de la rencontre était  de définir et de mettre en place un programme de transformation du secteur agricole pour l’Afrique. En effet, le Dr. Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD a exhorté ses pairs à faire preuve de pragmatisme et poser les actions concrètes pour que le "visage" de l'agriculture africaine change d'ici 2025. Lui emboitant le pas, Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre de la République Démocratique du Congo a déclaré que l'agriculture africaine est une malade qui doit etre transportée en "salle d'urgence".

l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires était de cette grand messe et a participé à deux (2) évènements majeurs.

I/ Politiques et Réglementations pour Soutenir la Croissance et la Transformation de l’Agriculture en Afrique

Dr. Ousmane Badiane pendant sa présentation

Dr. Ousmane Badiane pendant sa présentation

Cette session était introduite et présentée par le Dr. Ousmane Badiane Directeur Afrique pour IFPRI. Lors de cet echange, il était question de faire une analyse des défis et  opportunités et de suggérer comment faire avancer les  domaines clés dans lesquels des actions politiques et réglementaires sont nécessaires pour accélérer la croissance du secteur agricole et améliorer les résultats informationnels. Parmi ces domaines clés figurent la gouvernance générale macro-économique et sectorielle, de même que les politiques et des réglementations spécifiques relatives au commerce, à l’industrie agricole et au développement de la chaîne de valeur, à la gestion durable des terres et des ressources en eau, à l’innovation technologique, à la nutrition, à l’inclusion des femmes et aux services sociaux. Pendant le déroulé de sa présentation, il a longuement insisté sur le fait que la révolution est déjà en cours concernant les politiques agricoles. De son avis, le Programme Détaillé pour le Developpement de l'Agriculture Africaine adopté ( PDDAA) en 2003 à Maputo- Mozambique, est une transformation notoire. En effet, c'est avec l'avénement du PDDAA que les Etats Africains ont pour la première fois pris les rennes de leur leadership sur les questions agricoles. Pour en savoir plus.

II/ Réunion du CGIAR avec le Dr. Akinwumi Adesina

Photo de famille

Photo de famille

Dans son entame, le Président du Groupe de la BAD a rappelé l'importance des centres de recherche du CGIAR (Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale). Il estime en effet que  les centres du Consorsium ont un rôle important, décisif dans le grand chantier de la transformation de l'agriculture africaine. Il a explicitement demandé au CGIAR quelle serait sa contribution et il a exhorté les uns et les autres à poser des actions concrètes pour que dans 10 ans au plus tard, l'agriculture africaine se soit positivement améliorée. Le Dr Badiane a, pour répondre à cette sollicitation,  proposé d'opter pour une approche sous-régionale voire locale plutôt que pour les modes d'actions "aux standards  internationaux"  qui dans la plupart des cas ne se correspondent  pas aux priorités et besoins du terrain.

Plusieurs sessions ont eu lieu avec ce même esprit de vouloir faire en sorte que les choses bougent; et après 3 jours de plaidoyer, de travaux et d'échanges, la conférence s'est achevée sur une note très positive avec des actions fortes. La BAD entend également tripler ses financements climatiques à l'horizon 2020, les portant à 5 milliards de dollars US par an, en collaborant étroitement avec l'Union africaine, la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement, le Programme des Nations Unies pour l'environnement et le G7, afin de mettre sur pied l'Initiative pour les énergies renouvelables en Afrique. De plus, la Banque aidera les pays africains à accéder à la Capacité africaine de gestion des risques, afin qu'ils puissent mieux gérer les risques de catastrophes naturelles liés au changement climatique. L'Institution s'est également engagée à être plus présente pour les femmes et les jeunes qui sont dans la plus part des cas des laissés pour compte dans le secteur agricole.

Fort de l'engouement et du réel désir des uns et des autres de voir l'avènement d'une "agriculture business" auto suffisante et forte, le Dr. Akinwumi Adesina a déclaré que :"Cette conférence a créé les synergies nécessaires pour des partenariats efficaces qui nous permettent d'atteindre notre objectif de nourrir l'Afrique », lors de la cérémonie de clôture.