Communiqué de Presse
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Rapport : L’Afrique ne devrait plus compter qu’un seul pays à faibles revenus d’ici 2050
Les énormes lacunes en termes d’infrastructure, le changement climatique,
le rythme accéléré de l’urbanisation et la population jeune à croissance rapide,
sont autant de facteurs qui vont influencer le futur rythme de croissance.
Addis-Abeba, Ethiopie, 1er septembre 2015 — La plupart des pays africains qui sont aujourd’hui considérés comme des pays à faibles revenus connaîtront une transition vers le statut de pays à revenus moyens dans les 15 ans à venir ; et tous sauf un seront des pays à revenus moyens d’ici 2050, selon le Rapport Annuel sur les Tendances et Perspectives (ATOR) diffusé aujourd’hui.
Le Rapport ATOR, publié par le Système d’Analyse Stratégique et de Gestion des Connaissances (ReSAKSS), un programme facilité par l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), examine les tendances actuelles et futures qui sont susceptibles de façonner la trajectoire des économies africaines. En tant que deuxième région avec la croissance la plus rapide au monde, l’Afrique a bénéficié d’une solide croissance économique ces dernières années. Cependant, ce progrès n’a pas suffi à rattraper les décennies perdues de stagnation économique qui ont précédé la récente relance. De plus, les avantages de cette croissance n’ont pas eu de retombées sur la population au sens large. Aujourd’hui, beaucoup trop de personnes vivent encore dans la pauvreté et la pénurie alimentaire.
« Bien que la performance de croissance récente soit encourageante, les pays africains font toujours face à des défis majeurs en termes de réduction de la pauvreté et d’élimination de la faim et de la malnutrition », a déclaré Ousmane Badiane, Directeur IFPRI pour l’Afrique. « Ce rapport montre que les décideurs doivent continuer à affiner les politiques, améliorer les institutions et augmenter les investissements, afin de maintenir/accélérer le rythme de la croissance et de soutenir son caractère inclusif et étendu – Les résultats de leurs décisions peuvent marquer la différence entre la pauvreté persistante et une future prospérité partagée pour bon nombre des populations les plus vulnérables en Afrique. »
Le rapport a mis en avant les points suivants :
- L’Afrique sub-saharienne devrait connaître une croissance économique plus soutenue en termes de PIB par habitant entre aujourd’hui et 2030-2050.
- D’ici 2050, le changement climatique entraînera une augmentation de 25% du prix des céréales, en comparaison avec un scénario sans le facteur de changement climatique.
- Les tendances qui sont susceptibles d’influencer la trajectoire des économies africaines sont, entre autres :
o Des prix plus volatiles pour les denrées alimentaires et l’énergie ;
o Une urbanisation rapide, une augmentation des revenus et l’apparition d’une classe moyenne ;
o Une croissance rapide de la population jeune qui entre dans la population active ;
o Une plus grande variabilité du climat ; et
o Une agriculture qui représente la plus grande source d’emplois.
- Les régimes alimentaires changent en Afrique en réponse à l’urbanisation rapide et à l’apparition d’une classe moyenne. Cinquante pour cent de la population africaine devrait habiter dans les zones urbaines d’ici 2020. Les aliments transformés représentent aujourd’hui une partie significative des achats en denrées alimentaires, même parmi les populations rurales pauvres. Les régimes alimentaires ont également évolué de la consommation des graines à l’horticulture, aux produits laitiers, à l’élevage, à la pêche et aux légumineuses.
- Le changement structurel en Afrique contribue à présent à la croissance de la productivité. Le secteur informel des biens et des services (ex. : les articles de maison et les produits artisanaux, le traitement des produits alimentaires de base) connaît une progression régulière et doit jouer un rôle majeur dans la future croissance et dans l’industrialisation.
- L’industrialisation en Afrique est restée faible et a peu contribué à la récente relance de la croissance en Afrique. La nouvelle stratégie industrielle doit être centrée sur l’investissement dans les infrastructures, en particulier l’énergie, les transports et l’approvisionnement en eau.
« Comme cela a été envisagé dans la Déclaration de l’Union Africaine à Malabo, pour transformer les économies africaines, il faudra veiller à ce que la croissance future soit largement répandue et inclusive, en tenant compte plus particulièrement des femmes et des jeunes, qui sont des composantes essentielles de l’Afrique que nous voulons telle qu’elle est décrite dans l’Agenda de l’Afrique pour 2063 » a déclaré son Excellence Tumusiime Rhoda Peace, Commissaire de l’Union Africaine (CUA) à l’Economie Rurale et à l’Agriculture. « C’est là un moyen sûr de créer de la richesse et de générer des emplois » a-t-elle ajouté.
Le rapport a été rendu public aujourd’hui, lors de la conférence du ReSAKSS organisée par la CUA et l’IFPRI à Addis-Abeba. Consultez le rapport sur le site du ReSAKSS.
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L’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI) recherche des solutions durables pour mettre un terme à la faim et à la pauvreté. L’IFPRI a été créé en 1975 pour identifier et analyser des stratégies et des politiques nationales et internationales alternatives permettant de répondre aux besoins en termes de denrées alimentaires dans le monde en développement, avec un accent particulier sur les pays à faibles revenus et sur les groupes les plus pauvres dans ces pays. www.ifpri.org.




